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Recherche de financements : les autres solutions

financement

  Il y a peu, nous vous présentions ici même notre Petit manuel des subventions du spectacle vivant qui regroupe certains des plus importants dispositifs existants (Voir aussi les 13 commandements des demandes de subvention du spectacle vivant). Ces deux articles se veulent être une bonne base tant pour le profane que pour les initiés souhaitant refaire le point. Parce que si ces dispositifs sont ouverts à tout à chacun (dans la mesure où vous êtes éligibles bien entendu…), encore faut-il être en mesure de savoir s’y prendre et plus encore, s’y retrouver.

C’est donc toujours suivant ce même objectif visant à rendre plus accessible les démarches liées au financement dans le spectacle vivant, que nous en arrivons à ce petit papier sur les autres ressources dont peuvent disposer les artistes et compagnie du spectacle vivant.

Et cette fois-ci encore, on s’en va vous présenter quelques bonnes nouvelles…

Une économie subventionnée mais pas seulement...

Si le lien entre subventions et recherche de financement est plus qu’évident dans le spectacle vivant, il ne faudrait pourtant pas s’en tenir à cette seule option en matière de recherche de financement, et pour au moins deux bonnes raisons:

      • – Tout d’abord parce que bien que nous jouissions d’un système relativement généreux – ou tout au moins disposé à subventionner un certain nombre d’artistes – les subventions suffisent cependant rarement à financer la totalité du fonctionnement ou du projet d’une compagnie ou d’un artiste. Il peut donc falloir aller chercher ailleurs les fonds manquants. 
      • – De la même manière, se restreindre à un financement 100% subventionné de son activité artistique peut paraître relativement risqué. Alors oui, en théorie rien ne laisse présager une fermeture totale et soudaine des robinets publics et privés ( Et encore que, restons prudents…), mais que des restrictions budgétaires soient faites et que la culture soit impactée, voilà qui n’a rien d’improbable. Diversifier ses ressources financières c’est donc aussi se prémunir de toutes éventuelles baisses de montant, non reconduction ou arrêt pur et simple d’une subvention, en un sens, limiter la casse en cas de pépin.

 

Parmi toutes les solutions possibles, nous vous en présentons plus bas quelques-unes qui, fonction des situations, peuvent s’avérer des plus intéressantes. Ces différentes solutions pourront faire l’objet d’un article spécifique dans les semaines à venir, mais voici déjà un aperçu général des quelques pistes vers lesquelles vous tourner.

Petit tour d’horizon des autres facettes de la recherche de financement dans le Spectacle vivant.

Le mécénat

Un article spécifique s’impose tant le sujet est vaste et complexe, on se contentera ici de le présenter de manière assez générale.

Très simplement et pour reprendre la définition du ministère de la culture; Le mécénat se définit comme « le soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une oeuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général. » 

On parle donc bien ici d’un don, les contreparties (avantages en nature) ne sont donc pas obligatoires mais restent toutefois possibles selon les dispositions prévues par la législation en vigueur (!)

Il existe donc un cadre légal permettant à une entreprise privée, une personne physique ou morale de soutenir financièrement un artiste ou une compagnie artistique. Notons que cette pratique, qui a le vent en poupe, tend à se développer de plus en plus en France et son importance ne devrait pas cesser de croître dans les temps à venir, bien au contraire. Les avantage liés au mécénat sont évidents : pas ou peu de contraintes structurelles liées au partenariat, rapidité de la mise en place des conventions et de la livraison des fonds, mise en relation avec de nouveaux public, possibilité d’actions culturelles variées (médiation, actions pédagogique etc…). De la même manière, il n’existe pas de limite au nombre de mécènes ou au montant des dons à proprement parler, chacun peut décider d’investir autant de temps et d’énergie qui lui semblera nécessaire pour parvenir à son objectif, quelque soit la hauteur de son besoin. 

Les réductions d’impôts

Les mécènes peuvent être “séduits” par les réductions d’impôts que leur permettent ces dons (au mieux 60% du don). On vous déconseille pour autant de faire reposer tout votre argumentaire sur cet unique point. Comme vous n’avez pas le même sex-appeal que notre bonne vieille cathédrale parisienne, vous pouvez oublier Arnault, Pinault et leurs millions … Pour l’exemple, prenons plutôt un don de 4.000€ (qui reste tout à fait raisonnable pour une “petite” compagnie). Soit 2.400€ de réduction d’impôt possible, un bon atout !

->  A noter que vous devez fournir à votre mécène un reçu fiscal qui justifie de son don et lui permet de déduire le montant de ses impôts. Seuls les organismes d’intérêt général sont pour autant habilités à délivrer des reçus fiscaux, vous devez donc impérativement vous assurer auprès de l’administration fiscale d’être concerné. Le cas échéant, vous seriez redevable du montant de l’impôt déduit.  Nous vous conseillons de faire une demande de rescrit fiscal auprès de l’administration fiscale, la démarche est simple et vous pouvez en savoir plus sur le site du Gouvernement

Les contreparties

En contrepartie d’un don, vous pouvez également proposer à votre mécène une contrepartie ou “avantage en nature”. Concrètement, il peut s’agir pour une troupe de théâtre de proposer au dirigeant de l’entreprise mécène un certain nombre de places pour le prochain spectacle de la compagnie. Cette contrepartie ne peut excéder 25% de la valeur du don. Toujours avec notre exemple, une entreprise qui vous ferait don de 4.000€ pourrait donc bénéficier de 2.400€ de déduction d’impôt + 1000€ de places en contrepartie, soit une valeur finale du don de 600€, pas mal…

 

Le mécénat ne doit en aucun cas être abordé avec légèreté, sa mise en place doit être rigoureusement encadrée, et ses normes juridiques scrupuleusement respectées. La convention de mécénat est évidemment obligatoire pour tout partenariat et pour tout montant de don, il conviendra notamment d’y faire figurer les éventuelles contreparties proposées, contreparties qui devront obéir à la législation en vigueur (25% du montant du don). Nous proposerons rapidement de faire un point plus large sur le mécénat qui reste une solution très avantageuse tout en étant strictement encadrée, d’ici là, nous encourageons tous les intéressés à faire preuve de rigueur et de prudence dans leurs démarches ! (qui a dit rabat-joie?)

Le sponsoring ou partenariat

A ne pas confondre avec le mécénat ! Si le mécénat est un soutien apporté sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, le Sponsoring entend quant à lui l’existence d’une contrepartie contractuelle. Il s’agit généralement d’une opération de communication, ni plus ni moins. 

Il est donc possible de recevoir de la part d’un sponsor une contrepartie financière en échange du gain de notoriété que le partenariat conclu peut lui offrir. Bien sûr pour accroître cette notoriété, ce partenariat doit être visible et des actions de publicité sont la quasi totalité du temps exigée, il peut s’agir par exemple d’une mention sur des visuels, de mise à disposition d’espaces publicitaires ou encore d’obligation d’utiliser du matériel portant les couleurs dudit sponsor. Tout (ou presque) est finalement possible dans la mesure ou la convention de sponsoring en fait mention.

Une convention de sponsoring peut s’avérer très intéressante financièrement parlant, elle arbore d’ailleurs les mêmes avantages que le mécénat.

Mais attention, choisir de porter les couleurs d’un sponsor (si discrètes soient elles) impacte aussi votre propre communication et votre image. Le sponsoring doit (il faudrait dire devrait…) être appréhendé comme une forme de vente, il s’agit d’un échange marchand par le biais duquel vous concédez, une partie de votre identité et de votre liberté en contrepartie d’une compensation financière.

“Si c’est gratuit c’est que vous êtes le produit”..

Pour parler de sponsorat, on parle d’ailleurs désormais très souvent de “parrainage” … un beau rapport de force que chaque artiste qui envisage le sponsoring doit bien avoir en tête.

“On dit merci qui?”…

Même si dans le cas des pratiques artistiques, le sponsoring semble être à appréhender avec précaution, il reste une solution financière tout à fait intéressante qui doit être au minimum envisagée.

De la même manière, un bon sponsor peut aussi vous permettre d’influer positivement sur votre image, notamment lorsque l’identité ou les produits du sponsor sont reconnus et valorisés dans votre domaine d’activité (ce qui est notamment vrai pour la musique, mais qui peut tout autant valoir pour les autres médiums)

Quoi qu’il en soit, la cohérence entre l’univers du sponsor et votre activité artistique est un pré-requis essentiel ;  une compagnie de cirque engagée en faveur de l’environnement et “parrainée” par Total… On pourrait avoir envie de se méfier 😉

Le crowdfunding ou financement participatif

Le crowdfunding a lui aussi le vent en poupe ! Il s’agit d’une forme de mécénat qui peut s’avérer très intéressante (et lucrative) pour les artistes et compagnies artistiques. Cette pratique s’est très fortement développée ces dernières années dans le spectacle vivant, à tel point que même le Ministère de la Culture propose une littérature éclairante sur le sujet (voir ici) et nous ajouterons nous aussi très bientôt un article spécialement dédié aux campagnes de crowdfunding dans le spectacle vivant.

Avec un fonctionnement relativement simple le crowdfunding permet de faire appel à des contributeurs pour financer un projet. Il existe de nombreuses plateformes aux conditions spécifiques, mais globalement le coût reste le même, soit entre 5 et 10% du montant obtenu (Et oui, le crowdfunding n’est pas gratuit ! et on comprend bien pourquoi). Les fonds levés peuvent varier du simple au triple en fonction des projets et de l’engagement de ses porteurs. A titre d’exemple, sur la plateforme Ulule où près de 3000 projets spectacle vivant ont été portés, un peu plus de 7 million d’euros ont été levés sur près de 160 millions toutes catégories confondues. De belles performances pour le spectacle vivant qui se positionne comme la 4ème catégorie en pourcentage de succès derrière les films et vidéo et la musique enregistrée. 

Financement participatif spectacle vivant

Si les opportunités du crowdfunding en matière de financement sont très intéressantes, la pratique n’en reste pas moins exigeante et induit une solide stratégie. Les campagnes peuvent durer jusqu’à 3 mois et compter au moins autant en préparation post campagne, soit entre 4 et 6 mois de travail au bas mot. Et comme la plupart de ces plateformes fonctionnent sur la base du “tout ou rien”, vous encourez aussi le risque du rien, en cas d’échec, malgré le temps et l’énergie investie…

Une campagne de crowdfunding ça s’anticipe et ça se bichonne !!

On vous en dit plus bientôt dans un papier spécifique aux campagnes de crowdfunding  ! 

N’hésitez pas à aussi à consulter les différents articles de chaque plateformes comme Ulule,  très utile avant de se lancer !

Les produits dérivés

Pourquoi pas la vente directe de produits dérivés de votre activité ?  La démarche n’est pas bonne pour tout le monde, mais fonction de votre situation, peut-être pouvez-vous renflouer vos caisses en proposant à la vente un services ou des produits plus ou moins liés à votre activité. 

Bien sûr, on parle ici de propositions cohérentes avec votre image, vos publics et votre stratégie de communication, l’idée n’est pas de vous transformer en brocanteur, bien au contraire, mais simplement de considérer l’idée de proposer des services ou des produits. Car finalement si l’offre correspond à votre public et à votre stratégie de communication, la démarche est tout à fait légitime, elle confère même deux avantages capitaux. D’une part, elle vous permet de vous financer en toute autonomie et d’autre part, elle permet de mettre en place une forme de proximité avec vos publics et peut-être même de créer l’occasion de rencontres, d’échanges …

Affiches, lookbook, journées d’initiations, stage découverte….

Les opportunités sont infinies pour peu qu’elles soient cohérentes avec votre identité et votre stratégie de communication.

Finalement...

De nombreuses solutions existent et peuvent vous permettre de financer votre projet ou votre activité. Quelque soit le médium ou les sensibilités artistiques, qu’il s’agisse de financement “traditionnel” ou non, les démarches auront toujours un coût qu’il convient d’appréhender. Le temps de la préparation stratégique, le temps et le prix de la création des dossiers de présentation, le temps passé aux divers rendez-vous, le coût des matières premières, les commissions ou encore les contreparties… Reste à vous d’anticiper au mieux chacun de ces points pour vous assurer que les résultats seront (au moins) à la hauteur de votre investissement et de votre implication.

Si vous n’aviez qu’une seule règle à retenir, ce serait sans doute que le montant de vos financements sera toujours proportionnel à votre investissement en temps comme en argent.. Rien n’est gratuit et encore moins l’argent..

N’hésitez pas à partager vos bons plans et vos questions dans les commentaires,

Et bonne chance à tous dans vos démarches ! 😉 

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Amis artistes

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NOMACLE, c'est fini.

Enfin, tel qu’il existait jusqu’à présent.

Mais au fait, c'était quoi NOMACLE ?

C’était un bureau de production du spectacle vivant basé à Strasbourg qui souhaitait aider les compagnies émergentes à vivre de leur passion.

Et puis ?

Et puis aujourd’hui, il y a les contraintes que vous connaissez.

Donc, que devient NOMACLE ?

C’est justement l’objet de ce formulaire.